Les Cascades de Crèvecœur (63)

Partir en exploration tout en restant en Auvergne, c’est possible. Grand amoureux des cascades, je suis parti à la conquête de La Burande, une rivière qui coule de Chastreix à Singles, en passant entre les communes de La Tour d’Auvergne, Tauves, Bagnols et Larodde.

Appelé d’abord ruisseau de la Jarrige, ce cours d’eau offre sur une déferlante longue d’environ 2 kilomètres, avec un dénivelé d’environ 200m, une multitude de cascades aussi bien discrètes que spectaculaires : « Les Cascades de Crèvecœur ».

Le nom d’un Marquis :

D’où vient ce nom de Crèvecœur qui n’est pourtant pas une des nominations locales de ce secteur. Il faut remonter aux alentours de 1850 pour comprendre d’où sort ce nom. Entre le 10 janvier 1849 et le 4 mars 1853, Guillaume Alexandre Lionel SAINT-JOHN DE CREVECOEUR, marquis de Crèvecœur en Picardie, est alors préfet du Puy-de-Dôme.

Selon le livre « Cent vingt cascades dans le Sancy et autour du Sancy » de Pierre Kalmar et Denis Chassain paru en juin 2010, c’est lui qui leur légua son nom en avouant même les préférer à celles de Tivoli, en Italie.

Avertissement d’une exploration dangereuse

Accéder dans ce monde d’une beauté impitoyable ne se fait pas sans danger et requiert certaines compétences de bon descendeur. Bien que des sentiers de randonnées passent à proximité, les cascades sont perdues au milieu d’une verdoyante forêt . Les pièges naturels sont multiples : ravins acérés, végétation épaisses, pentes vertigineuses. Une très bonne condition physique et un équipement adéquat est plus que nécessaire.

Après ce message de prudence, je vous emmène donc à la découverte de ces cascades, jonchées de falaises escarpées et de dangereuses pentes, qui peuvent mortellement vous entraîner par endroit au fond d’un ravin.

La Burande – saison 1

A travers plusieurs articles, je vais vous faire découvrir La Burande qui bénéficie plutôt d’une réputation de rivière tranquille. Première saison au fil de l’eau, entre les plaines brûlées et le ruisseau de la Chambasse.

Episode 1 : les premières chutes

Appelée d’abord ruisseau de la Jarrige, ce cours d’eau prend sa source sous le Puy de Chabane dans les plaines brûlées, à côté de la station de Chastreix-Sancy.

Il s’écoule gentiment sur environ 1 kilomètre avant de rencontrer les premiers obstacles. En amont du « Pont de la Jarrige », la rivière joue, tel un enfant, à sautiller et contourner calmement les premières roches qui se dressent sur son passage.

Episode 2 : le jardin Japonnais

Juste avant le croisement du ruisseau de la Jarrige avec le chemin de randonnée qui vient de Chambourguet, les eaux glisses sur des petites marches tel un entrainement avant de plus grand saut.

Cette ambiance mêlée à différentes teintes de vert, vous transporte le temps d’un instant dans l’univers d’un jardin Japonnais.

Episode 3 : l’émancipation

C’est partie pour une succession de chutes d’eau plus ou moins imposantes. Après avoir passé sous le pont, le ruisseau commence à prendre de l’ampleur.

Pour marquer son passage à l’âge adulte, il chute en un large rideau. Il se répand dans un petit cirque où un rocher de taille imposante gît au milieu de son lit. L’aventure commence.

Episode 4 : Chaos infernal

Après la seconde cascade, le cours d’eau sillonne la forêt à travers une infinité de mousses, de lichens, de fougères et d’arbres.

Un décor bucolique avant plusieurs chutes infernales dans un chaos rocheux venu du fond des âges.

Episode 5 : Le Grand Saut

Après avoir été malmené sur une centaine de mètres, le ruisseau de la Jarrige n’a pas le temps de prendre du repos.

Le cours d’eau rencontre une ancienne coulée de lave qui le fait chuter d’une petite dizaine de mètre.

Cette longue chevelure vient caresser des petits orgues basaltiques dans un cirque verdâtre, avant la rencontre d’un nouvel obstacle tout proche.

Episode 6 : Le trio

A peine remise de sa chute précédente que le ruisseau saute encore par-dessus un nouvel obstacle.

Trois gros filés d’eau enjambent de nouveau des vestiges volcaniques. Lors de débit plus important, ce trio ne fait qu’un.

Trois c’est aussi le nombre de cascades qui se cachent en ce lieu précis.

Episode 7 :  Retour au calme

Après avoir été secoué dans tous les sens, le ruisseau de la Jarrige retrouve une descente plus douce.

Il se heurte bien à quelques obstacles qui le font dévier de son tracé, mais rien de comparable avec les précédentes rencontres.

Episode 8 : Sous le pont

Bien que malmené depuis environ 1 kilomètre, le ruisseau de la Jarrige n’a pas bien de répit.

Il se fait encore chahuter par des rochers justes avant sa rencontre avec le pont qui l’enjambe au niveau du lieu-dit « La Jarrige ».

Un dernier petit saut et une glissade seront encore nécessaires pour passer sous l’édifice routier et finir ce premier acte. La traversée se fait sans encombre, mais pour de courte durée !

Episode 9 : Acte 2

Après avoir laissé le pont, le ruisseau peut reprendre son souffle sur une petite dizaine de mètre.

Un nouvel échauffement arrive vite avant que le cours d’eau suive la pente acérée du ravin. Un vrai danger mortel pour les humains.

Episode 10 : La chute vertigineuse

Impossible d’approcher de plus prêt sans cordage. Il faut contourner le ruisseau, en s’appuyant sur des arbres parfois suspendus au-dessus du vide.

L’approche se fait à pas de loup. À tout moment, tel une trappe, les racines peuvent se dérober et vous entraîner au pied de cette succession de trois à quatre nouvelles cascades.

Episode 11 :  Le toboggan aquatique

Je me demande quand cette douce folie va s’arrêter. Je n’ai jamais vu autant de concentration de cascades dans une si courte distance. Et le parcours n’est pas fini.

Je continue à lutter par les pentes et je me retrouve au-dessus d’un véritable toboggan aquatique.

A nouveau sur une dizaine de mètre, le cours d’eau glisse sur la roche polie en creusant des sillons et de nombreuses petites marmites.

Episode 12 : La descentes des marches

Continuant son parcours au cœur de la forêt mi Touraise mi Toupie, le ruisseau glisse désormais le long de plusieurs roches polies qui forment un véritable escalier.

Episode 13 :  Au fil de la roche

Avant de finir en apothéose et de proposer deux dernières sublimes cascades, le ruisseau continue son chemin en glissant sur des roches polis au fil du temps.

Après avoir passé délicatement ce rocher, il s’écoule paisiblement jusqu’à la prochaine étape où il rencontrera le gardien de ces cascades.

Episode 14 : Le gardien

Au croisement d’un petit chemin à la limite de la forêt et d’un champ, un balisage donne la direction pour accéder en haut de cette spectaculaire cascade.

Mais attention, ce chemin est vraiment très étroit, la plus grande prudence est de mise.

Une fois arrivé sur place, à travers les arbres, ce dresse cette nouvelle cascade.

L’eau arrivant paisiblement, se jette de plusieurs mètre en sautant pardessus d’ancien blocs volcaniques.

Le gros rocher en son centre, de ses yeux verdoyant d’une mousse humide, vous fixe droit du regard.

Hypnotisé par ce gardien naturel, certains verront une tête de trôle d’autre celle d’une tortue.

Avec un équipement adéquat et des précautions, j’ai pu descendre au pied de ce site.

Plus je descendait le long du ravin, et plus j’en prenais plein les yeux. Le spectacle fut à son apogée en arrivant au pied de cette surprenante chute d’eau.

Episode 15 : Un dernier saut

C’est la dernière cascade. Dans un ultime élan, le ruisseau se jette de plusieurs mètres de haut afin d’offrir cette jolie chute.

Sur environ 2kms, ce petit ruisseau du Massif du Sancy offre donc un véritable festival d’une cinquantaine de cascades plus ou moins importantes.

Avant de rejoindre la Dordogne au niveau du Pont de l’Arpiat à Singles, le ruisseau de la Jarrige qui s’appellera désormais la Burande, offrira de nouveau une petite dizaine de chutes qui seront à découvrir dans un nouvel article.

Pour en savoir plus / Sources :

6 Comments

  1. Beau reportage sur les cascades de crevecoeur. Tu fais bien de souligner la dangerosité des lieux. Ce n’est pas un vain mot. Il y a de cela quelques années attiré par la beauté des lieux je me suis aventuré seul dans ce secteur au début de l’hiver. Je suis originaire de Chastreix… Les températures frôlaient alors 0 degrés. C’est en rampant que j’ai du remonter contre la paroie car l’humidité s’est transformé en une patinoire en quelques minutes.

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